Lana Del Rey …

Elizabeth Grant de son vrai prénom, Lana Del Rey est un des prénoms les plus incontournables de l’industrie. Malgré un style musical loin du mainstream, elle a réussi à avoir une carrière florissante ainsi qu’une fanbase solide qui lui permet de vendre sans aucune rotations radios. Son 7ème album studio est actuellement prévu pour la fin de l’année. Vous vous demandez donc pourquoi est ce qu’on parle d’elle aujourd’hui ? Madame s’est mise dans la sauce, toute seule.

Nous sortons tout juste du confinement, nous respirons enfin l’oxygène pollué de Paris, quand soudain Twitter s’emballe. La cause ? Un post de Lana Del Rey sur Instagram. Et dès les premières lignes on sent déjà la controverse venir …

…. Oui nous sommes nous aussi resté bouché bée. Vient elle bien de décrire Cardi B comme étant une femme ayant la liberté d’écrire ce qu’elle veut ? Nicki Minaj ? Kehlani ? Elizabeth, qu’as tu consommé ? Mais surtout « The culture » ? Sis, tu parles de quelle culture ? Lana Del Rey venant d’une famille américaine riche et établie, je doute qu’elle partage la même culture que ces filles …

Prenons le temps de bien expliquer en quoi son raisonnement est maladroit, le name dropping inutile et révélateur d’un problème dans l’industrie de la musique.

Lana et le féminisme blanc

Elle en veut aux féministes qui la blâment de rendre l’abus plus « glamour ». Lana Del Rey ne s’est jamais cachée de son amour pour les 50’s et les histoires d’amours Rock’n’roll. Ce mix a déplu à un bon nombre de critiques qui l’accusent de ramener les femmes en arrière en fétichisant cette période. On note qu’il y a déjà une différence d’opinions ici, aucune femme noire ne pourrait rêver de vivre en 1950. Aucune femme noire ne pourrait fantasmer sur un groupe de bikers dans le Midwest des États-Unis. Et ceci est la raison pour laquelle le public noir est toujours resté hermétique à sa musique et son univers. Ce qui nous amène à un point très important, elle se fait critiquer par des féministes blanches. Il est très important de noter cet élément qui va justement décrédibiliser totalement ce qu’elle revendique.

Beyoncé, Michelle Obama, Meghan Markle, combien de femmes noires se font constamment critiquer sans aucune raison par les féministes blanches ? En France nous avons l’exemple de Rokhaya Diallo, qui est cité par Anne-Elisabeth Moutet comme figure négative des femmes françaises. C’est pour cela qu’en lisant son discours, nous pourrions supposer qu’elle prendrait en exemple des chanteuses pops. Lady Gaga, P!nk ou Katy Perry n’ont jamais vraiment eu de controverse concernant leurs paroles ou la sexualité. Mais elle a décidé de prendre en exemple Beyoncé …

 

La même dame qui est considérée comme overreated par Karen et ses cousines ménagères, la même qui a failli avoir une investigation par le gouvernement après avoir rendu hommage à Malcolm X.

Passons au cas de Kehlani …

Vous vous souvenez quand cette dernière s’est retrouvée dans un scandale de tromperie ? Mais oui souvenez vous, Chris Brown s’en était même mêlé quand elle commis une tentative de suicide.

La pression des internautes était telle qu’elle a failli prendre sa vie à seulement 20 ans. Où était les féministes lorsque Kehlani se faisait insulter pour avoir trompé un basketteur, aka les rois de la tromperie ?

Dear Lana, toi et ses filles ont quasiment les mêmes problèmes. Insistance sur quasiment, ton dossier est encore plein de privilèges …

Lana et ses privilèges

Il serait intéressant de sortir quelques chiffres vous ne pensez pas ? Lana Del Rey a vendu 19 millions d’albums dans le monde. Elle a 6 nominations aux Grammy Awards. Elle effectue une tournée à guichet fermé pour quasiment tous ses albums et surtout son nom est connu de tous. Et pourtant il y a un grand hic, les radios aux USA ne jouent pas sa musique. Les radios représentent le moyen de promotion #1 dans le monde. Plus que la télé et les médias, la radio peut lancer ou couler un artiste. On repousse des albums si un single ne marche pas en radio. Lana Del Rey joue dans la cour des grands sans être jouée par les radios américaines. Ceci est l’élément le plus impressionnant dans son CV.

Lana Del Rey est aussi une favorite des magazines de modes ou de la Fashion Week, le MET Gala ou autres rassemblements de la « haute ». Aucune des artistes qu’elle cite n’a accès à ce cercle fermé avant d’être joué à la radio. Le culot !

Eliabeth agit comme beaucoup de personnes caucasiennes en se basant sur la ligne d’arrivée. En faisant cela elle omet tout le périple qui a mené à cette ligne, périple qui n’est pas le même pour elle et une Nicki Minaj.

Lana, tu attaques la mauvaise cible …

Avec les années, on oublie son début de carrière assez controversé à l’époque. Les féministes ne sont pas le seul groupe perturbé par ses paroles et le personnage. Ce que Elizabeth semble oublier, c’est que les critiques musicales sont majoritairement des hommes. Lorsque Born To Die (premier album en major) est sorti, le succès commercial a été rapide. 116 745 exemplaires en première semaine au UK, 48 791 exemplaires en France la même semaine et #2 aux USA bloqué par Adèle. Le seul point noir à ce succès est les critiques que reçoit l’album. La raison ? Sa beauté. Et oui l’attaque typique envers une femme a bien failli bloquer l’ère. Cette beauté a fait remettre en question l’authenticité du personnage et de sa musique. Lorsque sa performance à Saturday Night Live déçoit, une horde de critiques se rassemblent pour remettre à nouveau en cause la légitimité de son succès.

Avec le temps et les réseaux sociaux qui poussent à l’insérer dans le panthéon des popstars, les critiques s’améliorent. Mieux, Les Grammys nominent Norman Fucking Rockwell (son dernier album) pour l’Album de l’année en 2020. Aujourd’hui Lana Del Rey a la carrière que toutes popstars envieraient. Sa fanbase est solide, et ses albums ainsi que ses tournées se vendent sans avoir eu un seul succès en single depuis 2014.

Amy Winehouse cartonnera avec un album à propos de ses relations toxiques et rempli d’abus de drogues. Avril Lavigne aura fait une brillante carrière sur sa personnalité moody-émo qui ne sourit jamais. Et Britney Spears obtiendra un classique en chantant « Je suis une esclave pour toi« .

Le vrai problème …

On blâme Nicki Minaj lorsqu’elle parle de sexe comme les hommes. On rappelle constamment à Cardi B son passé de strip-teaseuse. Beyoncé prend cher pour être resté mariée après l’infidélité. On attaque Kehlani quand cette dernière évoque avoir trompé un ex. Et les fans de Mac Miller blâment jusqu’à aujourd’hui Ariana Grande pour la mort du rappeur.

Mais pour Elizabeth, ces filles ont plus de liberté qu’elle. The fuck ?

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