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2020, une réinitialisation culturelle

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Pari Dukovic for Variety

Chaque année, on attend impatiemment le 1er Janvier qui vient avec ses résolutions et nouveaux objectifs. Ce sentiment est d’autant plus fort après un 2020 qui a eu amplitude émotionnelle que personne n’aurait imaginé. Cette année l’industrie de la musique, qui se portait mieux en 2019 qu’en 2013, se figera pendant plusieurs mois. Les albums sont repoussés, festivals annulés ainsi que les cérémonies. 2020 marquera une année importante dans l’industrie, qui remettra certaines pendules à 0. Cependant des artistes réussissent à briller malgré le contexte difficile, des albums marquent l’année et des tubes resteront dans nos mémoires. Anthem te propose un petit récap’ de cette année riche en émotions.

L’état du marché

On ne s’en souvient plus, mais l’année 2020 démarre dans une dynamique de progression similaire à celle des cinq dernières années. Billboard Magazine lance chaque année un reporting en milieu d’année, analysant les revenues de Janvier à Juin. En Amérique la croissance est de 5,6% comparé à 2019 et le streaming représente 85% des revenues contre 80% en 2019. Le confinement dans les états américains a commencé vers Mars/Avril 2020 et malgré 2 à 3 mois où les boutiques sont fermées ainsi que les concerts sont annulés, la croissance annuelle reste positive (en Juin). Sur le sol américain encore, le streaming a rapporté 4,8 Milliards $ sur la première partie de l’année. La musique latine a augmenté de 18,6% faisant d’elle le genre musical avec le plus de développement pour la 5 ème année consécutive.

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C’est également le cas au Royaume-Uni où l’industrie de la musique a un poids important sur l’économie du pays. Selon UK Music, en 2019 la contribution de l’industrie au PIB anglais a augmenté de 11%. 2020 était donc bien parti pour être une énième année où le business de la musique rebondi de peak le plus bas en 2014. Néanmoins des estimations fiables commencent à être diffusées vers le mois de Juin et le verdict ne fait plus l’ombre d’un doute, 2020 sera un carnage.

En France, en Septembre 2020 nous constatons une hausse de 0,4% en numérique contre 12,7% en 2019. Le mois suivant ayant vu venir  un nouveau confinement, le mois de Noël est le seul moyen de sauver les meubles. Cependant un chiffre aussi bas confirme les estimations.

Avec pas moins de 150.000 concerts et festivals annulés…

Ainsi que la chute du format physique, on estime que l’industrie perdra 43% de son CA annuel. Une étude conduite et publiée par Tous Pour La Musique, estime que le marché du spectacle baissera de 83%. The Weeknd, Billie Eilish, Lady Gaga ou même Dua Lipa, tous ces artistes devaient se produire sur scène cette année. Des tournées à guichets complets dans des arènes, ou des stades pour les plus chanceux. Initialement repoussées pour fin 2020, elles sont maintenant repoussées à 2021. Cependant les entreprises des arts de la scène ne pensent pas voir un retour des concerts avant 2022.

2020 restera dans les esprits comme l’année où les chiffres seront probablement les plus bas de l’histoire de l’industrie.

Les artistes de 2020

Malgré une année où la diversité continue de progresser (+5%), notamment avec grâce à la K-Pop et le reggaeton, les femmes restent largement en infériorité dans les listes des chiffres annuelles.

The Weeknd, DaBaby et Roddy Ricch sont les 3 artistes qui brillent le plus à l’international. La réussite de Abel est d’autant plus impressionnante puisque « After Hours » sort pendant le confinement. 275,000 copies albums écoulés en physique sur la première semaine. Un carton plein pour un artiste qui domine déjà sur le format numérique. On oublie pas le plus gros highlight de son année : le titre « Blinding Lights ».

Hymne pop sur une instru rappelant l’apogée des synthés dans les mélodies, il est incontestablement le plus gros hit de l’année. Au moment où je vous parle le titre est encore Top 10 en Amérique. Son succès est tel qu’on l’imaginait tout raffler aux Grammy Awards de 2021 … Avant qu’ils le snob injustement. N’en déplaise à ce comité, le titre deviendra un classique pour notre génération.

Roddy Ricch …

Une année plus que riche. Considéré comme futur espoir il y a à peine un an, il est désormais un des artistes qui a réussi à survivre à la crise dans l’industrie. Une année plus difficile pour les nouveaux arrivants, il a l’énorme chance d’avoir obtenu un tube dès l’aube de l’année avec « The Box« . Fun fact : la chanson est la toute dernière qu’il a enregistré pour son album « Please Excuse Me For Being Antisocial« . Coup de bol, elle sera #1 dans la majeure partie du monde. Son album deviendra le disque le plus streamé cette année sur Apple Music, en plus d’être nominé pour 6 Grammy Awards.

Bad Bunny a lui aussi eu une année riche en succès. Il va décrocher 2 albums #1 en Amérique et son titre « DAIKITI » est le single #1 dans le monde actuellement.

Chez les femmes Dua Lipa est celle qui tirera le gros lot. Malgré un album qui leakera 2 semaines avant sa sortie, il est un des plus gros cartons de l’année. La miss arrivera même à enfin s’imposer sur le sol américain grâce à Don’t Start Now qui sera #2 au Billboard Hot 100. L’album « Future Nostalgia » arrive même à séduire le coeur des français, notamment grâce à son duo avec Angèle qui sera #1 en France. L’album est nominé pour 6 Grammy Awards dont l’Album de l’année.

On est aussi obligé de mentionner Megan Thee Stallion et Doja Cat qui auront elles aussi deux tubes mondiaux qui élèveront leur carrière à un nouveau level. Durant le mois d’avril elles seront #1 et #2, du jamais vu pour des rappeuses. Du jamais vu pour des femmes noires. Et du jamais vu pour les collaborations féminines.

En France

En rap l’album de Maes (257,000) est le meilleur score rap cette année. Néanmoins le disque le plus vendu est Versus, l’album collaboratif entre Vitaa et Slimane qui a remporté un Victoire de La Musique. Le single de l’année est sans aucun doute « Bande Organisée » qui bat des records streamings jamais vu en France. L’hymne du rap de Marseille restera un des highlights musical de cette année. Malgré les impacts négatifs du confinement, plusieurs artistes ont réussi à encore plus percer. Notamment grâce aux challenges Tiktok ou débats sur Twitter. Une mention spéciale à Lous & The Yakuza ou Oboy qui ont tous vu leur travail payer.

Laylow reste le nom qui revient le plus dans les « révélations » de l’année. Un rap avec une plume aiguisée. Des visuels digne d’une série récompensée aux Emmys. Et surtout un personnage abouti et qui se démarque des rappeurs habituels. Il séduit le public urbain et pourrait bien être un des gros noms de 2021.

 

2020 sera donc une année où la créativité et les innovations seront mises à rude épreuve. La machine est encore en suspens et il n’est pas sûr que cela revienne à la normale avant encore des mois.

Et toi, quels sont les artistes que tu retiens pour 2020 ? Et quels sont les évènements qui t’ont manqué ?

As-tu apprécié ?

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