Sélectionner une page

Wiz Khalifa rappeur artiste

festicket / photo / wiz khalifa

“Labels … They suck”

À dit Wiz Khalifa sans aucune hésitation. 

Il serait injuste de ne pas reconnaître que l’industrie de la musique s’est améliorée considérablement améliorée dans le traitement des artistes qui en font partie… Toutefois, il reste encore de nombreux cas, notamment dans le monde du rap, dans lesquels des labels, des managers et des DJ utilisent leur influence afin de tirer profit.

La tactique ? Arnaquer leurs collaborateurs grâce à des contrats aux clauses parfois douteuses…

Toni Braxton chanteuse

wikipedia/ Toni Braxton

90’s

Durant les années 90’s, une pratique se développe auprès des artistes R&B. 

Les deux cas les plus populaires sont ceux de Toni Braxton (10ᵉ artiste de la décennie aux USA) et du groupe féminin TLC (7ᵉ sur la même liste). 

En sortant 2 albums sortis durant les années 90, en 1996 Toni Braxton engrange aux alentours de 170 millions de dollars de recettes dans le monde (Billboard). Mais tragiquement, elle ne touche jamais les billets verts correspondant à ses années de dur labeur ? Son contrat est tout pourri ! En effet, l’une des clauses prévoit que toutes dépenses réalisées (voitures, hôtels, tenues etc.) sont à sa charge. Un contrat honteux qu’elle a signé sans prêter attention aux détails. Elle porte plainte, mais sans succès. Fait faillite dans la foulée et doit même vendre des trophées comme ses Grammy Awards afin de subsister. Sad story pour la chanteuse du tube Un-break my heart !

 

Ce n’est qu’en 1999 qu’elle pourra renégocier son contrat.

 

Les labels & les artistes

courrierinternational / TLC

TLC

Le cas des TLC est quasiment pareil, à l’unique exception qu’elles ne possédaient même pas le nom du groupe, (c’est leur label LaFace Records qui en était le détenteur). Après 5 ans de succès incontestable, les jeunes femmes constatent qu’elles touchent seulement environ 50,000 dollars par an. Le reste de leurs revenus couvrent en réalité toutes dépenses annexes comme les clips et les hôtels, mais également le management et les frais d’avocat.

Après 2 ans de négociations, le groupe signe enfin un contrat excluant le prix du management dans ses charges… Bon, elles ont quand même dû racheter les lettres du nom de leur groupe (initialement détenues par Pebbles, le manager) mais toujours ça de gagné.

360 Deal

guillaumedeziel / Contrat360

360 Deal

Avant l’explosion des revenus liés au bénéfice engendrés par les tournées, le contrat classique stipulait que le label d’un artiste a droit de toucher une part des gains relatifs aux ventes de disques. Mais la hausse des billets de concerts ainsi que des nouvelles formes de recettes pour les artistes (merch, contrats publicitaires, festivals…), les labels mettent en place des contrats 360.

Ces contrats consistent à rassembler l’ensemble des recettes liées à un artiste et de les diviser avec le label. L’artiste a beau toucher un pourcentage plus important sur les ventes de disques, il perd de l’argent sur d’autres revenus. 

Exemple : Lady Gaga a touché 50 millions de dollars de Mai 2017 à Mai 2018, et sur la même période Katy Perry en a touché 83 millions (FORBES). Toutes les deux étaient en tournée avec un album qui se vendait. Mais contrairement à Katy Perry, Lady Gaga a signé un contrat 360.

Résultat : Malgré une plus grosse carrière et de plus grosses recettes, sa fortune est inférieure à celle de Katy Perry (qui, elle, touche toutes les recettes de sa tournée).*

 Les labels et les artistes Lil Wayne Label Master Industrie Musicale Contrat

Garrett Poulos / Lil Wayne

Le monde urbain

Sans grande surprise, les plus touchés par les mauvais deals sont les minorités. Les rappeurs (majoritairement noirs et issus de milieux défavorisés) n’ont généralement aucune idée des règles du jeu. Cela peut toucher les plus anciens comme Lil Wayne, tout comme les plus récents comme Megan Thee Stallion. Des managers “commis d’office” sont très souvent imposés aux rappeurs et ils favorisent, parfois sans scrupules, les intérêts du label plutôt que ceux de leur artiste. Lorsque ces artistes se rendent compte que leur salaire est proportionnellement beaucoup plus bas que ce qui était convenu et qu’ils souhaitent avoir des explications, le label peut les empêcher de sortir de la musique. Ceci a été le cas pour le projet Tha Carter V de Lil Wayne, mais aussi pour Lil Uzi Vert, Kid Cudi et même Frank Ocean. 

  1. Diddy est présent chaque année sur Forbes grâce à des revenus avec 6 zéros. Mais qu’en est-il des artistes qu’il a signé ? 
21 savage rappeur hip-hop

Photo by Jordan Strauss / Invision/ AP / 21 Savage

Masters

“Je possède mes Masters” a dit 21 Savage sur Twitter tout fièrement. Mais que signifie ce tweet ?

Quand un artiste possède ses masters, cela veut dire qu’il a tous les droits sur son catalogue musical. En plus de toucher plus de royalties (= money), l’artiste peut utiliser sa musique comme il le souhaite.  Oui, parce qu’autoriser une marque à diffuser ta chanson, un président à la jouer à télé, tout cela passe par les masters. Habituellement les artistes ne possèdent aucun de leurs masters, ce qui peut être devenir compliqué lorsqu’ils tombent sur des managers sans scrupule. (VIRGULES.ART)

Dernier exemple en date ? Taylor Swift a presque été interdite de chanter ses propres chansons par son ancien directeur de label. C’est pour éviter des situations comme celle-ci que Rihanna a racheté l’ensemble de ses masters en 2015 via une de ses sociétés lorsque son ex-label les a vendus. On comprend mieux pourquoi elle s’implique autant pour nous vendre ses palettes de maquillage… 

À ce jour, il existe un seul moyen pour reprendre possession de sa musique ? La réenregistrer. Suite à une dispute avec Taylor Swift, son ancien directeur de label a vendu ses masters à Scooter Braun, manager de Justin Bieber, pour 300 Millions de dollars. 

Taylor Swift compte donc enregistrer à nouveau ses albums et tout comme l’a fait la chanteuse R&B Jojo il y a quelques années.

BTS KPOP

bts / © Tous droits réservés / rtbf

Kpop

Afin de lancer les artistes K-Pop, les labels investissent au minimum 100,000 $ dans des entraînements quotidiens pendant plusieurs années. Les groupes sont ensuite présentés aux radios et chaînes télés afin d’êtres lancés.

À cause des coûts énormes que cela peut représenter, les artistes ne gagnent pas d’argent avant plusieurs mois, voire plusieurs années. Leurs contrats stipulent que tout le temps  et l’argent investi dans le but d’en faire des stars, une avance qui doit être remboursée.

Les labels coréens investissent dans plusieurs divertissements mettant en scène leurs artistes, ce qui augmente la dette des groupes.Au final, très peu de groupes de K-POP arrivent à atteindre le point de “break-even” et réaliser des bénéfices pour les membres.

Règles importantes pour signer un bon contrat (ne nous remercie pas) : 

  • Pas plus de 2 pages
  • Avoir plusieurs copies (dont une très safe)
  • Spécifier explicitement la fin du contrat + les conséquences
  • Avoir une période d’essai du manager
  • Une clause doit stipuler que l’artiste n’est plus rattaché à son manager quand il quitte un label
  • Dissocier totalement le label des autres revenus comme le Merchandising ou un contrat publicitaire.
  • Vérifier avec vrai avocat expérimenté conscient des différentes règles selon le pays

 


See you back on ANTHEM 

Tu veux nous suivre ? Here you go :

Instagram : @Anthemedia

Facebook : @Anthemedia

Twitter : @Anthemedia

 

As-tu apprécié ?

Alors, partage cet article avec tes amis !